terça-feira, 4 de setembro de 2012

Enquanto isso no Québec...


ANDRÉ PRATTE
La Presse
Cinq millions de Québécois sont appelés aux urnes aujourd'hui pour choisir ceux et celles qui formeront le prochain gouvernement de la province. Quelle excuse pourraient-ils trouver pour ne pas accomplir ce qui est à la fois un devoir, un droit et un privilège? Aucune qui soit convaincante.
«Pas le temps», prétexteront certains. Allons donc! Se rendre au bureau de scrutin et marquer un bulletin ne prend que quelques dizaines de minutes. Les employeurs sont tenus de libérer leur personnel afin qu'il dispose d'au moins quatre heures pour voter. Les collèges et les universités sont fermés. Que ferez-vous de ces heures qui soit plus important que voter?
«Ils sont tous pareils», entend-on dire. Faux. Les citoyens québécois ont cette année le choix entre 18 partis politiques, en plus de nombreux candidats indépendants. Au total, 892 hommes et femmes sollicitent notre confiance. En moyenne, on trouve sept candidats par circonscription. Chaque formation politique, chaque candidat a un programme, des engagements, une façon de voir les choses. Le parti vainqueur ce soir ne remplira sans doute pas toutes ses promesses, en raison d'un manque de moyens financiers ou de changements dans la conjoncture politique et économique. Mais il gouvernera selon une philosophie qu'il a clairement exposée pendant la campagne électorale.
Chaque parti, chaque candidat aborde à sa manière les enjeux de ces élections. Et ces enjeux sont nombreux et cruciaux pour l'avenir du Québec:
- Comment exploiter nos ressources naturelles?
- Comment s'assurer de l'intégrité du gouvernement?
- Comment maximiser la prospérité de la province?
- Comment diminuer le décrochage scolaire?
- Comment financer adéquatement nos programmes sociaux?
- Quelles relations devons-nous entretenir avec le reste du Canada?
- Comment protéger la langue française?
- Comment accueillir et intégrer les nouveaux arrivants?
- Comment préserver l'environnement?
- Comment améliorer l'accès aux soins de santé?
- etc..
«Mon vote ne compte pas», selon plusieurs. Encore là, c'est inexact. Peu importe ce que disent les sondages, les résultats de ces élections sont impossibles à prévoir. Chaque vote est susceptible de faire la différence.
De plus, chaque vote pour un parti exprime une opinion. Plus une formation reçoit de votes, même si cela ne se traduit pas par un grand nombre d'élus à l'Assemblée nationale, plus le courant de pensée qu'elle représente sera remarqué et influent.
En vertu du système d'allocations financières prévu par la Loi électorale, chaque voix vaut de l'argent pour la formation qui la reçoit. La capacité de chaque parti, petit ou grand, de s'organiser, de réfléchir, de diffuser ses idées dépend en bonne part de ces allocations basées sur le nombre de votes reçus.
«Je vais annuler mon vote.» Les gens qui barbouillent leur bulletin ont sans doute l'impression de dénoncer le «système». Sauf que ce message, personne ne l'entend. Qui se souvient du scrutin où il y a eu le plus grand nombre de bulletins rejetés? C'est celui de 1989. Plus de 92 000 bulletins mis de côté. Hasard ou expression d'insatisfaction? Personne ne le sait. Alors à quoi bon?
Non, il n'y a pas d'excuses qui tiennent pour rester chez soi aujourd'hui. La démocratie est forte du nombre de citoyens qui y croient et qui y participent. Chaque personne qui néglige de se prononcer l'affaiblit. Elle accepte de se laisser gouverner par d'autres. Éventuellement, par une minorité. Jusqu'au jour où cette minorité est si petite et si puissante que la démocratie n'est plus.

segunda-feira, 3 de setembro de 2012